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LE CLOS D’ISIDORE

Dans un tel décor, le choix de l’agriculture biologique s’est naturellement imposé

On s’attend à des vignes bordées de murettes. Il y en a bien sur le domaine, avec vue sur la mer, au loin. Mais une piste cahote dans un vallon, d’une parcelle à l’autre, toutes cernées de bois touffus de chênes verts, blancs, et d’arbousiers. Le Clos d’Isidore se donne des airs de jardin secret. Et l’on comprend que Joël Antherieu ait fait le choix en 1988, de quitter son Gard natal pour revenir dans le berceau de sa famille paternelle, sur les terres d’abord héritées par son grand-oncle célibataire. « A sa mort en 1973, j’avais 4 ans, et tous les samedis, j’accompagnais mon père employé de banque qui avait décidé de les entretenir. J’aimais ce paysage ouvert ».
Dans un tel décor, le choix de l’agriculture biologique s’est naturellement imposé une fois prise, avec Edith, la décision de sortir progressivement de la coopérative à partir de 2007. « On a voulu aller au bout de notre sensibilité, expliquent-ils en chœur, on retrouve de la biodiversité dans notre enherbement, les graminées reviennent, les papillons et les oiseaux aussi. Ça nous a enrichis, on fait attention à tout. Un sol vivant, surtout quand on a affaire à un terroir pierreux, fragile, c’est primordial.»
23 hectares cultivés à deux, la tâche n’est pas mince. « Il y a des contraintes, reconnaît Edith, mais une vraie liberté. Une qualité de vie parfaite ». Et ce, malgré les menaces que fait peser sur le vignoble la spéculation immobilière si près de Montpellier. « A Cassis, les vignerons ont su contenir l’urbanisation ».
Côté vins, Joël et Edith partagent le goût pour les rouges concentrés, aux tanins fins, à la belle acidité. « Il faut aller chercher la matière. On est fans du mourvèdre, même s’il est parfois difficile d’atteindre la maturité parfaite. Mais on a été aussi agréablement surpris par la puissance, la souplesse et l’éclat aromatique de la syrah vinifiée en macération carbonique ». Le style plaît, le Clos d’Isidore s’affirme. De quoi envisager la construction d’une cave à l’extérieur du village.

Clos d’Isidore

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